mercredi 16 juillet 2014

Injection mortelle, de Jim Nisbet


Ecrit dans les années 80, ce roman puissant, dont l'action se situe au Texas, dénonce intelligemment le racisme et la peine de mort. C'est un roman atypique, écrit par un écrivain atypique. Le détenu noir Bobby Mencken est condamné à mort pour avoir tué de cinq balles dans la tête l'employée d'une épicerie, alors qu'il braquait la caisse. Pas de témoins pour prouver le meurtre, des preuves un peu minces, mais peu importe, la sanction tombe. Franklin Royce est le médecin chargé de mesurer la dose mortelle de poison et préparer proprement Mencken qui va recevoir l'injection. 

Mais il sait que le détenu à qui il va administrer l'injection est innocent. Il va alors se lancer sur les traces du passé de Mencken, afin de prouver son innocence. 

Mais n'allez pas croire que Royce est le beau chevalier blanc sur sa belle monture, non pas de ça chez Nisbet ! Et cette quête rédemptrice sera plus compliquée que prévu, avec un final époustouflant, mais noir comme le cauchemar.

Avec son sens du détail, son art de la crudité, Nisbet délivre un roman très noir, réaliste, captivant. Ames sensibles s'abstenir, car certains passages du livre sont vraiment "hard". Le style d'écriture est particulier, mais original. Un style sophistiqué, chaque phrase véhicule une quantité stupéfiante d'informations. Jim Nisbet va jusqu'au bout des choses, on n'est pas dans le polar superficiel, calibré. Mais dans un roman d'auteur, totalement abouti.

Jim Nisbet, Injection mortelle, Rivages, 272 pages, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Freddy Michalski, sorti en 1987 (Etats-Unis) 1991 (France)